FINANCES : sortir du flou

Les règles financières au Japon ont un certain flou. Européens et Japonais peuvent travailler ensemble à leur éclaircissement

 

Le silence de la loi
« Un cadre juridique coûteux et complexe » : ainsi l'Institut de Copenhague, think tank utilisé par la Commission Européenne, caractérise-t-il la réglementation financière japonaise dans une étude. Le relatif flou des règles juridiques japonaises est souvent pointé par les établissements financiers européens. Un courtier résume les discussions de sa banque avec les autorités financières japonaises par une formule simple : « dites-nous ce que vous voulez faire, on vous dira si c'est autorisé ». Le marché est si important que tout le monde s'en accommode : le Japon représente 6% des exportations de services financiers de l'Union Européenne, selon l'Institut de Copenhague.
Mais les négociations qui s'engagent entre le Japon et l'Union Européenne pourraient être l'occasion d'un nouveau Big Bang pour cette industrie. Car les Japonais sont à bien des égards autant les victimes de ce cadre juridique que les Étrangers. « Il est une barrière à l'innovation, en ce qu'il rend trop compliqué de développer des produits financiers qui ne rentrent pas dans les catégories » prédéfinies par l'autorité de tutelle, explique l'Institut de Copenhague.

Tous contre Japan Post
Autre problème : les inspections à répétition de différents organismes. L'Agence des Services Financiers (FSA), la commission de surveillance des titres et des changes, la Bourse de Tokyo, l'association des courtiers du Japon, le ministère des Finances et la Banque du Japon mènent chacun leurs propres inspections, qui maintiennent les banques sous une chape de plomb bureaucratique. Les inspections de la FSA sont particulièrement redoutées. « Ils arrivent en formation good cop/bad cop et regardent partout », se souvient un cadre « inspecté ».
La privatisation de Japan Post enfin est « sur la table », comme le confirme un des négociateurs européens. La caisse d'épargne japonaise, plus grande banque du monde par ses actifs, empiète peu à peu sur ses concurrentes du secteur privé d'une manière que celui-ci, acteurs étrangers et locaux confondus, considère déloyal. « Japan Post voit ses produits financiers approuvés quasiment automatiquement, tandis que nous devons nous soumettre à toute une batterie de procédures », explique un financier en poste à Tokyo. Sur cette question, Américains et Européens sont totalement en harmonie. La privatisation de Japan Post figure aussi au menu des négociations TPP.

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