Indicateurs

Nouvelle démonstration de l'attachement des Japonais aux espèces sonnantes et trébuchantes plutôt qu'à la monétique. Selon un sondage réalisé par le gouvernement, 57% des Japonais ne sont pas à l'aise avec les cartes de crédit. La première raison qu'ils avancent est qu'ils n'éprouvent aucune difficulté à utiliser du cash. L'ubiquité des guichets automatiques, l'absence de délinquance rendent l'emploi de cash plus simple que dans les pays étrangers.

400 000 Milliard ¥ 
La banque du Japon
détient désormais pour plus de 400.000 milliards de yens d'obligations d'État. Ce montant a plus que triplé depuis le lancement d'une politique monétaire expansionniste d'une ambition sans précédent par le gouverneur de la banque centrale Haruhiko Kuroda. Ce dernier espérait déclencher l'inflation et faire dévisser le taux de change du yen en finançant les déficits budgétaires et en inondant l'économie de liquidités. À l'époque il prédisait un taux d'inflation à 2% \"dans les deux ans\". Peine perdue. La banque du japon détient aujourd'hui 40% de la dette nippone et devrait en détenir plus de la moitié d'ici 2018.

Depuis soixante ans le gouvernement réalise un sondage annuel sur la perception des Japonais de leur bonheur. Selon l'édition 2015 70% d'entre eux s'estiment heureux. 88% estiment qu'ils mangent correctement et 81% qu'ils sont bien logés. Les Japonais pensent en majorité que leurs conditions de vie ne changeront ni pour le pire ni pour le meilleur dans un avenir prévisible. L'enquête fait néanmoins apparaître une fracture entre la vieille génération et la jeune : la première plaide pour le maintien de la couverture sociale assurée aujourd'hui par l'État, tandis que la seconde voudrait que le gouvernement consacre ses ressources à stimuler l'économie.

Il y a aujourd'hui 2,3 millions d'étrangers au Japon. Les Chinois représentent 30% des immigrés au Japon, contre 23% il y a 10 ans. Si la part des Coréens a diminué d'un tiers pour s'établir à 22%, la part des Brésiliens a diminué par deux. Celle des Vietnamiens en revanche a été multipliée par 4 et représente 5% des immigrés. Beaucoup de Vietnamiens travaillent au Japon sous le statut de \"stagiaire\".

La productivité au Japon n'a progressé que de 0,7% par an entre 2009 et 2015 selon une récente étude de Crédit Suisse. Même dans le secteur manufacturier, longtemps vanté pour son rythme de production capable de concurrencer les grands acteurs mondiaux, elle est tombée à 1,5% par an, contre 4,9% en 1991. \"La productivité a beaucoup ralenti dans les secteurs manufacturiers et de la distribution, et est restée atone dans les autres secteurs à forte main-d'œuvre (la santé, la construction et les services). L'étude estime que le \"choc Lehman\" a poussé beaucoup d'employés vers des emplois de services faiblement qualifiés avec peu de gains de productivité possibles. Le pire est le gouvernement, dont la productivité baisse actuellement de 0,6% par an. Ce même gouvernement a promis de passer de 0,7% à 2% de croissance par an d'ici 2020. \"Relancer la productivité est capital pour faire face au vieillissement et à la contraction de la population\", estime l'auteur de l'étude.

59 Mds En 2013 les investisseurs étrangers avaient massivement envahi la Bourse de Tokyo, y plaçant 150 milliards de dollars, soit un record absolu. Shinzo Abe venait d'accéder au pouvoir et avait charmé la planète entière avec ses Abenomics. 2016 est l'année de la désillusion : ces mêmes investisseurs étrangers ont retiré 59 milliards des marchés japonais entre janvier et septembre. Ils placent désormais leurs économies plutôt en Asie du Sud-Est. Si la tendance se poursuivait cette année pourrait être pire que celle de 1987, année de l'explosion de la Bubble.

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