Indicateurs

76% 

C'est le ratio de la masse salariale dans les bénéfices des PME au Japon, selon le gouvernement. Pour les grandes entreprises en revanche, ce ratio n'est que de 51%. Cet écart de pourcentage explique en partie la différence de réactions entre petites et grandes entreprises au souhait de Shinzo Abe de relever les salaires. Pour une PME japonaise, une hausse des salaires a un impact beaucoup plus important sur son résultat que pour un grand groupe.



1974-2014

La situation dans laquelle se trouve le Japon aujourd'hui est exactement inverse à celle du pays il y a trente ans, relève dans une récente étude Nobuyuki Saji, de Mitsubishi UFJ Securities. Dans les années 70, l'économie du Japon souffrait d'un terrible taux d'inflation. Lors des négociations salariales annuelles du printemps 1975, le responsable de la planification économique, Takeo Fukuda, demanda aux syndicats de limiter leurs demandes de hausse des salaires pour enrayer la montée des prix. Les syndicats, c'est le mot, s'exécutèrent : cette année-là, les salaires n'augmentèrent que de 13,1%, alors que le taux d'inflation avait atteint 33% l'année précédente. L'effet fut spectaculaire : les entreprises japonaises obtinrent d'énormes gains de compétitivité et purent reconstituer leurs marges. Le déficit courant dans lequel était tombé le Japon se transforma en quelques années en excédent courant. « En 1985, l'excédent courant du Japon atteignait 51,2 milliards de dollars, soit 3,7% du PIB, ce qui était le plus haut ratio de tout le monde développé », note Nobuyuki Saji. « Les efforts du gouvernement Abe pour enrayer la déflation en faisant grimper les salaires semblent être un retournement complet de la situation de 1975 », poursuit l'économiste. Hélas, ce retournement n'est pas à l'avantage du Japon : en 1975, la population active progressait de 890.000 personnes par an, alors qu'elle baisse aujourd'hui de 550.000 par an. En 1975, les industriels japonais étaient si agressifs face aux États-Unis qu'ils devaient accepter de limiter par traités leurs exportations. Aujourd'hui, le Japon est tombé en déficit commercial. En 1975, les sphères publiques et privées travaillaient de concert. Aujourd'hui, hormis dans les grandes entreprises, le patronat n'a pas répondu à l'appel du gouvernement d'augmenter les salaires.



3.6%

C'est la baisse des salaires horaires réels en juin dernier par rapport à juin 2013, selon le ministère de la Santé japonais. Depuis l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe, les salaires ont très légèrement progressé de manière nominale. Mais ce coup de pouce n'a pas suffi à neutraliser les effets de la hausse de la TVA sur le pouvoir d'achat des salariés.



60 millions

C'est la prévision de la population active du Japon en 2030. Elle est de 71 millions aujourd'hui. La chute de la natalité et le vieillissement vont lourdement peser sur l'économie japonaise. « Il y a trois possibilités de répondre à la crise démographique du Japon : augmenter le nombre de femmes au travail, repousser l'âge de la retraite, ou permettre l'immigration » explique le japonologue Andrew Gordon dans une récente interview à Bloomberg. « Le gouvernement met l'accent sur les services de crèche, mais le vrai problème est de rendre le travail dans une entreprise japonaise attrayant pour les femmes. Sur la question de l'âge du départ à la retraite, le gouvernement fait des progrès. Enfin, sur l'immigration, les Japonais n'en veulent pas », explique-t-il.



-4.4%

C'est la baisse du nombre d'étrangers au Japon depuis 2008. La chute est particulièrement impressionnante pour les Coréens (- 9,6%), les Péruviens (- 12,6%) et les Brésiliens (- 40%). Ces derniers, dont beaucoup travaillaient dans les usines japonaises, sont rentrés dans leur pays d'origine après le choc Lehman. La baisse du nombre d'étrangers n'est pas compensée par une hausse du nombre de naturalisations : 9.676 personnes seulement ont été naturalisées en 2013.

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