La vie objective

Nintendo se rend. Le créateur de la console DS, de la Wii et de tant d'autres succès était toujours resté obstinément à l'écart de l'industrie du jeu mobile. Le géant de Kyoto estimait avoir davantage de coups à prendre que de dividendes à récolter sur le portable, monde ouvert, où les jeux sont gratuits et l'offre « basique ». Or Nintendo a annoncé mi-mars une alliance avec le géant du jeu mobile en ligne DeNA. C'est une union « morganatique ». Nintendo, après 126 ans d'existence, fait figure de patriarche dépassé dans l'industrie du jeu vidéo. DeNA de son côté n'a que seize ans d'expérience, mais a inventé un business model entièrement nouveau à partir de l'offre de jeux gratuits sur internet. C'est aussi une union de raison, car les deux entreprises sont complémentaires. Nintendo a un passé prestigieux et une renommée mondiale. Mais depuis des années, il assiste à l'érosion des ventes de ses consoles et de son catalogue de jeux. DeNA est de son côté une entreprise centrée sur le Japon mais qui détient peut-être les clés de l'avenir de cette industrie grâce à son modèlefreemium, qui oblige les joueurs à payer pour progresser et entretenir leur personnage préféré. Il met désormais à disposition de DeNA ses fameux personnages (au premier rang desquels le célèbre ouvrier moustachu Mario) pour une seconde vie sur le mobile. Nintendo et DeNA développeront également ensemble une plateforme d'offre de jeux. Enfin, Nintendo prend une participation de 10% dans le capital de DeNA, tandis que DeNA rachète 1% de Nintendo. Les premiers jeux nés de cette alliance devraient sortir à la fin de l'année. Nintendo vise 100 millions d'utilisateurs supplémentaires.



Les développeurs s'arrachent Pepper
Le jeune Pepper 
poursuit sa croissance. Le robot développé par le Français Aldebaran Robotics, passé sous le contrôle du conglomérat Softbank, a été l'objet mi-mars d'un premier workshop de présentation de ses outils de développement. Deux semaines plus tôt, Aldebaran avait mis en vente au Japon 300 exemplaires de Pepper pour les développeurs d'application. Ils se sont vendus en quelques minutes.



C'est dans l'air
L'agence spatiale japonaise JAXA est parvenue à convertir et transmettre 2 kilowatts d'électricité sur une distance de 55 mètres par micro-ondes. Presque au même moment, l'industriel Mitsubishi Heavy (MHI) est parvenu à transmettre 10 kilowatts sur 500 mètres par un même procédé similaire. La JAXA et MHI travaillent sur la transmission de l'électricité à travers l'air au sein de Japan Space Systems, un consortium de recherches qui dépend du METI. Les Japonais rêvent depuis trente ans de récupérer l'énergie solaire à partir de panneaux photovoltaïques installés sur des satellites dans l'espace, et d'acheminer cette énergie sur Terre par faisceau laser ou micro-ondes. L'énergie serait récupérée au sol par une gigantesque antenne parabolique. Selon la JAXA, un récepteur de trois kilomètres de rayon pourrait récupérer un gigawatt d'électricité. Mais l'agence nippone reconnaît que cette technologie ne sera pas mûre avant plusieurs décennies.



Embarquement immédiat
Le Japon embarque dans l'automobile autonome. Toyota, Honda et Nissan se sont alliés avec Panasonic et Hitachi pour prendre la tête de la « voiture sans chauffeur » promise demain. Piqués à vif par les Google cars qu'on croise déjà, au stade expérimental, sur les routes de Californie, les constructeurs japonais sonnent l'alarme. Ils ont prévu d'harmoniser les standards des capteurs, les logiciels de navigation et de sécurité des données pour préparer les infrastructures autoroutières nippones à ces véhicules d'un type nouveau. Commercialisation prévue en 2020, au moment des inévitables Jeux Olympiques de Tokyo.

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