Livres

Richard Lloyd Parry, Les fantômes du tsunami, éd. Payot.

Les fantômes du tsunami

La triple catastrophe (un accident nucléaire, un tremblement de terre, un tsunami) de Fukushima le 11 mars 2011 n’a pas enfanté sa grande oeuvre. Pas de grand photographe, pas de grand journaliste, pas de grand cinéaste n’est encore né dans ses décombres. Si la presse mondiale a accouru au chevet du Tohoku, région que personne hors du Japon ne connaissait une seconde avant la catastrophe, celle-ci est redevenue aussi lointaine que jadis. Les fantômes du tsunami est peut-être à ce jour le meilleur livre consacré à Fukushima. Richard Lloyd Parry, correspondant du Times à Tokyo, était sur place le lendemain de la catastrophe. Une tragédie l’a particulièrement frappé : celle de l’école primaire de la bourgade d’Okawa. La quasi-totalité de ses élèves a été happée par la vague alors que les adultes en charge tergiversaient sur les mesures à adopter. Les enfants auraient pu être sauvés avec un peu de bon sens. Richard Lloyd Parry dispose d’une infinité de focales pour rendre cet événement, de l’infime à l’universel. On croise dans son livre des personnages inoubliables, notamment cette jeune veuve reconvertie en conductrice de travaux pour fouiller le sol à la recherche des restes du corps de sa fille, aux commandes d’une excavatrice… Autour de personnages hors normes circulent des juges, des agents d’assurances, des sociologues, des journalistes, des exorcistes et toutes autres sortes de soignants ; enfin, un écrivain.

Richard Lloyd Parry, Les fantômes du tsunami, éd. Payot.


Georges Bigot et le Japon - mais sans la France

Il mourut en octobre 1927 dans le jardin de sa résidence à Paris. Ses compatriotes navaient jamais reconnu son talent : ainsi s’achève la préface de Georges Bigot and Japan, le premier livre non japonais consacré à Georges Bigot. Cet illustrateur exceptionnel fut si frappé par la partie japonaise de l’Exposition Universelle de Paris en 1878 qu’il s’y établit en 1882 avec crayons et pinceaux. Caricaturiste fin (ses dessins sur la guerre russo-japonaise sont d’une redoutable perspicacité), portraitiste, peintre, Bigot fût d’une production si prodigieuse et si variée qu’il sera à l’origine de trois magazines au Japon, dont le célèbre Tobaé. Il publiera aussi beaucoup dans les magazines britanniques. 91 ans après sa mort, une maison d’édition anglaise publie cette remarquable monographie. À quand un livre en français ?

Christian Polak & Hugh Cortazzi, Georges Bigot and Japan, Renaissance books.


LA CIBLE

Le Kyudo, le tir à l’arc japonais, est une véritable école philosophique. Le directeur général de Godiva Asie- Pacifique (hors Chine) Jérôme Chouchan est probablement l’un de ses meilleurs praticiens étrangers. Dans Target, il explique au néophyte comment le Kyudo l’a aidé à éliminer le superflu et se consacrer à l’essentiel dans sa vie personnelle et pro­fessionnelle. Publié en japonais il y a deux ans, il a déjà passionné de nombreux lec­teurs, dont le prix Nobel Shinya Yamanaka. « Target est ma boussole lorsque je suis troublé ou incertain », déclare le savant.

Jérôme Chouchan, Target, Lid publishing.

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