Maître et Disciple

Katsuro Tanaka est l’associé fondateur de TMI, Laurent Dubois deviendra associé de TMI le 1er août 2013.

Quel est votre premier souvenir de l'autre ?

Laurent Dubois
Nous nous sommes vus pour la première fois à Paris dans l’appartement de Pierre Baudry, fondateur de SBA. J’ai été frappé dès ce moment-là par son entrain et son sens de l’humour. Il était déjà le conseil de plusieurs grandes marques françaises. Nous nous sommes retrouvés ensuite lorsque j’ai commencé à travailler pour lutter contre la contrefaçon dont il est lui-même un des pionniers. Il a notamment contribué à la création du bureau de l’Union des Fabricants à Tokyo en 1980. Plus personnellement, je me souviens du jour où à cette même époque, je vis s’arrêter devant moi une Mercedes Benz flambant neuve descendant la rue qui longe l’hôtel Okura. C’était mon ami Tanaka qui venait de se l’acheter et n’en était pas peu fier. Ce fut pour moi le premier signe d’une réussite qui n’allait pas se démentir.

10 ans plus tard il était déjà à la tête du 5ème cabinet d’avocats japonais grâce à son seul talent et à son incroyable énergie.
Katsuro Tanaka Je me souviens aussi de notre rencontre en 1978. Je connaissais déjà des Français, mais lui se distinguait des autres. Nous étions tous les deux de jeunes avocats. Laurent souhaitait déjà s'établir au Japon, et m'a demandé conseil. à l’époque les avocats étrangers n’avaient pas encore le droit de s’installer au Japon, mais pressentant l’ouverture prochaine de la profession, je ne l’en ai pas dissuadé.

A votre avis, pourquoi votre amitié dure-t-elle depuis si longtemps ?

L.D. Notre amitié est je crois assez instinctive. Elle se passe de mots et d’explications. Peut-être est-ce parce qu’elle s’est toujours située dans l’action. Nous travaillons ensemble depuis que nous nous connaissons. D’abord, au sein de l’Union des Fabricants à Tokyo pour la défense des marques, puis pendant 20 ans comme partenaires au sein d’une joint-venture et maintenant, à nouveau, puisque je viens de rejoindre son cabinet avec mon équipe comme associé en charge du French Desk.

Cela suppose une bonne dose de confiance et d’estime réciproque. La relation n’en est pas moins très classiquement japonaise. Il m’ouvre ses portes, je suis libre d’agir mais dans le respect de ses règles (ou des règles japonaises, ce qui revient au même). Et c’est très bien ainsi.
K. T. Nous avons toujours travaillé ensemble, et nous partageons le même goût pour trouver des solutions là où d’autres renonceraient. En plus, j’aime comme lui les bons vins et les bonnes tables. Tout cela forge et entretient l’amitié. Il faudrait qu’il persiste un peu plus au golf pour que notre amitié soit parfaite mais je ne désespère pas.

Quand vous a-t-il impressionné le plus ?
L.D. Il n’y a pas de moment particulier. Il m’impressionne globalement par sa manière d’être dans le système et en dehors de lui. Il sait mieux que personne « traiter » les gens dans la meilleure tradition japonaise, mais à côté de cela, il n’est jamais dogmatique, il recherche toujours la solution originale, il n’hésite pas à être à contre-courants des idées reçues car il sait intuitivement que c’est ainsi que les choses avancent. Ce mélange réussi de tradition et de modernisme est certainement une des raisons de son incontestable charisme. K. T. C'est un garçon très sérieux. Cette qualité m'a toujours frappé chez lui. C'est sans doute le Français le plus sérieux que je connaisse, avec il est vrai un bon sens de l’humour. Par contraste, il m’a impressionné très tôt sur les pistes de ski par son goût pour la vitesse. Il était capable de prendre des risques incroyables. C’est peut-être cela aussi qui le caractérise.

Y a-t-il quelque chose que vous ne lui avez jamais dit ?
L.D. Peu de choses car nos relations sont très franches et directes. Nous nous sommes déjà dit des choses désagréables mais à l’inverse je n’ai pas l’habitude de lui faire des compliments. Si j’en avais un à lui faire, je lui dirais mon admiration pour sa capacité à faire tout ce qui lui plaît tout en en faisant profiter les autres. C’est sans doute le secret de sa joie de vivre et de la fidélité de ceux qui l’entourent.
K. T. Nous avons travaillé ensemble pendant plus de vingt ans, et il m'a quitté pour rejoindre un cabinet français. Je ne lui en veux pas trop puisqu’il revient aujourd’hui en qualité d’associé de TMI. Alors j'ai envie de lui dire : ne repars plus, Laurent ! 

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