Société : Jusqu'à la garde

Jusqu'à la garde

Le Japon prépare un changement législatif capital pour les enfants de parents divorcés.

RÉVOLUTION
Le Japon ne prépare rien de moins qu’une révolution de son code civil. Se­lon le Yomiuri, le gouvernement étudie la possibilité de mettre en place la garde conjointe des enfants après un divorce. Pour l’instant la garde (généralement ap­pelée shinken) est confiée à un seul pa­rent - généralement la mère. De son côté le parent esseulé est littéralement effacé de la vie de son enfant. Ce dernier rejoint le livret de famille (Koseki) de la mère. Le droit de visite est en général accordé, mais extraordinairement encadré et limi­té ; de facto il dépend du bon vouloir de l’autre. Un mariage sur trois se clôt par un divorce au Japon.

BIEN GARDÉ
La garde seule a encore ses défenseurs au Japon. En partie les associations qui luttent contre les violences conjugales. Celles-ci y voient un des rares remparts qu’ont les femmes japonaises, vulnéra­bles physiquement et économiquement, dans de telles situations.
Mais l’idée de la garde conjointe pro­gresse dans les esprits. L’enfant est la grande victime de la situation. « Les di­vorces sont inutilement longs et pénibles. Surtout pour l’enfant. Confier la garde à un seul parent augmente les risques de violence de la part du parent choisi. Et pourquoi priver un père non violent du droit de voir son enfant ? », interroge To­moshi Sakka. Cet avocat s’apprête, pour la première fois, à attaquer le système de garde seule dans une affaire dont il a la charge, au motif de son inconstitutionna­lité. « Notre Constitution fait la promo­tion de l’égalité des sexes et du droit à une vie de famille. Le Japon est un des rares pays à maintenir la garde seule. Nous irons jusqu’à la Cour suprême ».

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