Vie des membres

LeDuff

Restauration - PAIN FRANÇAIS EN ASIE, LA RESTAURATION !

Si le gouvernement japonais cherche la success story d’une nouvelle société étrangère qui a utilisé l’Archipel comme tête de pont pour partir à la conquête de l’Asie, il devrait prendre contact le plus rapidement possible avec le groupe Le Duff. Il y a cinq ans, la présence dans la région du groupe forgé par l’infatigable Louis Le Duff (cf. photo) était infinitésimale. Non que les Asiatiques ne connussent pas la boulangerie-pâtisserie ; las d’attendre les Français, ils avaient pris les devants et créé leurs propres géants du secteur, comme Paris Baguette ou Tous les jours (Corée du Sud), Bread Talk (Singapour) ou Vie de France (Japon). Quelques acteurs, comme Paul ou Maison Kayser, s’étaient bien construit un petit réseau dans la région, souvent amenés par des acteurs locaux d’ailleurs. Mais aucun n’avait visé le marché de masse comme Le Duff. Avec un succès foudroyant. En cinq ans, le groupe breton aura ouvert 2000 nouvelles enseignes, dont la moitié environ en Asie : Corée du Sud, Japon, Indonésie, Vietnam...

Une aventure commencée par le Japon, d’où François-Xavier Colas pilote la stratégie Asie du groupe. "Quand, devant l’arrivée à maturation de l’Europe et des États-Unis, Louis Le Duff a mis le cap sur l’Asie, j’ai pensé qu’avec un continent marqué de telles disparités économiques, sociales et culturelles, il valait mieux commencer par des marchés à la fois économiquement mûrs et qui connaissaient déjà le produit. C’est pourquoi nous avons démarré simultanément par la Corée du Sud et le Japon", raconte ce domicilié de la CCI, joint par téléphone alors qu’il est sur le point de signer un accord pour l’immense marché vietnamien.

L’adaptation

Le Duff est très soucieux de conserver une certaine agilité dans son offre de produits, qu’il adapte pour chaque marché local. "Des produits plus ou moins sucrés, plus ou moins moelleux, avec plus ou moins d’ingrédients locaux pour séduire la clientèle de chaque pays, réduire les coûts et faire travailler les fournisseurs du cru...  Nous nous adaptons. Il ne faut pas essayer de changer le marché local", avertit François-Xavier Colas.

Cette souplesse ne se fait pas au détriment de l’authenticité française du groupe, carte maîtresse face à une concurrence venue d’Asie dans sa quasi-totalité. "Nous sommes davantage un cafe bakery made in France qu’une boulangerie-pâtisserie  made in Korea", résume-t-il drôlement. Le fait de décoller du Japon a aussi, selon lui, été pour une large part dans la folle expansion du groupe dans la région. "Je suis persuadé que le Japon demeure la porte d’entrée pour l’Asie. Les Asiatiques désirent a priori expérimenter un concept qui a fait ses preuves au Japon. D’autre part, démarrer au Japon a l’avantage de vous placer à un niveau de qualité exceptionnel dès le départ. Un tel souci d’exigence accroît le risque d’un "accident" au début, mais travailler dans un contexte japonais vous habitue à un niveau de service et de propreté exceptionnel. Ce qui vous permet de gagner du temps et d’éviter beaucoup d’erre

Gastronomie - GASTRONOMES ET DURABLES

Jean-François Ferret, directeur général de Relais & Châteaux, était à Tokyo pour une conférence sur le développement durable. Un thème cher à la plus puissante association gastronomique du monde. "Nous avons présenté en 2014 à l’Unesco notre Manifeste pour contribuer à "un monde meilleur par la table et l’hospitalité" (préserver la diversité des ingrédients, des cuisines et des arts de vivre…). De nouvelles tendances naissent – régimes spéciaux, cuisine santé –, que nous devons suivre" dit-il.

Soins - LE PIED, TERRITOIRE À CONQUÉRIR

Il reste une province du corps humain insoumise à l’obsession des Japonais pour la santé et l’esthétique : le pied. Les inventeurs du nail art n’accordent pas à leurs ongles le soin qu’ils méritent, voire les maltraitent en les bombardant de produits chimiques. Heureusement qu’il y a le Pedi:Mani:Cure studio, première antenne au Japon du podologue Bastien Gonzalez. "Nous fusionnons le traitement médical et le soin esthétique du pied. Notre service est unique car le métier de podologue n’existe pas ici. Ainsi pour retirer un cor, les Japonais se tournent vers leur médecin ou leur dermatologue, avec bien souvent une prise en charge inadaptée", souligne Benoit Perié, son représentant au Japon. Dans son studio, niché au cœur du très exclusif hôtel Peninsula à Tokyo, Benoit Périé fait découvrir une qualité de soin supérieure aux Japonais (et à des clients étrangers).

Espace - WEARE JAPONAIS !

WeAre s’incruste dans le paysage industriel nippon. Ce conglomérat (1200 salariés pour un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros) né en 2016, formé de fournisseurs français, a annoncé lors du salon du Bourget l’ouverture du bureau d’études 3DXpertise Japan destiné à populariser l’impression 3D parmi les techniques de fabrication industrielle dans l’Archipel. WeAre construit des solutions pour l’aéronautique, l’espace, la défense, l’énergie, les trans- ports et le médical. Le conglomérat voit dans le Japon une tête de pont vers l’Asie du Sud-Est, grand marché d’avenir de ces secteurs (en particulier dans l’aéronautique). "Les Japonais ont toujours été d’excellents fournisseurs de l’aéronautique", observe Adrien Pichon, représentant de WeAre au Japon, qui a tout à gagner des solutions 3D déjà développées par WeAre pour l’industrie européenne

Design - 20 ANS QU’ELLE S’EXPRIME

La ténacité paie au Japon. Maïa Maniglier le sait, qui fête les vingt ans d’Exprime, sa société de consulting en design aussi éclectique que son parcours. Elle débarque au Japon en 1989 dans le cœur nucléaire de la Bubble : chez le conglomérat Seibu, au plus près de son nabab Yoshiaki Tsutsumi. "Seibu lançait Uraku, un centre de thalassothérapie de luxe. Ils m’ont confié sa promotion. Quelle époque ! Quand je préparais une exposition les questions étaient : "hélicoptère ou grue ?", se rappelle-t-elle. Après moult péripéties elle s’installe dans le fameux immeuble Axis à Roppongi, pépinière de startups avant l’heure, où elle monte un réseau de télétravail entre architectes. Enfin naît Exprime en 1997. Forte de sa biculture occidentale et japonaise, Exprime relaie par le design l’identité de ses clients : logos, stratégie de com’, packaging… Son originalité : former une équipe chez le client pour cerner son ADN. "Je suis une Design Concierge", résume Maïa Maniglier. Elle est aussi à l’origine de plusieurs "fêtes des Lumières", comme celle, très courue, de Ginza, ou encore d’une collection de Fukuro, ces enveloppes destinées aux étrennes des enfants au Japon. "Vous saviez que la Poste française imprime des timbres de la Poste japonaise ? Ça aussi, c’est moi !"

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