Vies de la chambre : un printemps 
français

Les ministres se sont succédé au Japon cette année. 
Avant la visite d’État, historique, du Président de la République du 6 au 8 juin.

Arnaud Montebourg écoute

« Industriel, économique, brillant, inventif et extraordinaire » : c'est la chaîne d'adjectifs employés par Arnaud Montebourg lors d'une rencontre à la CCIFJ le 23 avril pour évoquer le Japon. Le ministre du Redressement Productif était venu à la fois enseigner et apprendre ici. Enseigner les vertus de la France terre d'investissements, qui « accueille 22.000 entreprises étrangères », comme il l'a rappelé. « Les Français ont le tort d'être les meilleurs procureurs d'eux-mêmes », a-t-il déploré. « Les Japonais me disent qu'ils changent ; je leur réponds que la France change aussi » a-t-il assuré. Quelques jours plus tard, Renault a annoncé que son usine de Flins allait fabriquer, à partir de 2016, la prochaine génération de Micra de Nissan.

Fleur Pellerin se souvient

« Je suis venue au Japon avec un objectif très clair : promouvoir l’attractivité de la France et faire rayonner à l’étranger la mission du gouvernement en faveur de la compétitivité de nos entreprises » a annoncé Fleur Pellerin lors d’une rencontre-conférence organisée par la CCIFJ le 28 mars.

« Pourquoi le Japon ? Parce que les relations économiques et commerciales entre les deux pays sont très nombreuses et très fécondes » a affirmé la ministre. Pour elle, qui a réalisé deux stages ouvriers à Tokyo, c’était un retour aux sources. La ministre a retrouvé lors de la conférence CCIFJ Junko Ohmori, représentante de l’Essec au Japon, qui l’avait alors accompagnée dans ses recherches. Mme Ohmori s’est réjouie « de voir une ancienne étudiante devenir ministre » et espère notamment que cela permettra aux étudiants français de reconsidérer l’opportunité offerte par les expériences ouvrières au Japon, où la notion de « stage » à proprement parler, n’existe pas.

Laurent Fabius en appelle aux chefs d'entreprise

« Il y a une conjonction est favorable et il faut que vous, responsables d’entreprises, la saisissiez, pour à la fois faire valoir vos souhaits, vos propositions, et pour vous inscrire dans cette dynamique » a déclaré, lors d’un déjeuner à Tokyo, Laurent Fabius aux membres du comité d’honneur de la CCIFJ le 7 mai à l’Ambassade France. Cette « conjonction » évoquée par le ministre des Affaires étrangères s’appuie sur trois facteurs : les bonnes relations économiques entre le Japon et la France, la volonté du nouveau gouvernement japonais de développer son économie « en étroite coopération avec la France », et la visite d’État du Président Hollande au Japon.

Les intervenants japonais souhaitent profiter de l’expérience de la France. Sur la question du travail des femmes, Laurent Fabius explique : « si on veut que les femmes puissent travailler et choisir leur vie, il faut qu’il y ait des crèches en nombre suffisant, des allocations permettant de vivre correctement et une politique de la fiscalité qui encourage les naissances. Ce sont des coûts mais en même temps des entrées et des économies ». Sur le nucléaire, dont la France demeure championne du monde avec 75% de son énergie, il estime que la France et le Japon doivent travailler ensemble sur l’ensemble de la filière : le combustible, les réacteurs, le retraitement et la sécurité. Il juge toutefois impératif de se diversifier et de coopérer également sur d’autres secteurs de l’énergie comme les énergies vertes.

Guillaume Garot mobilise

« Il faut de l’ambition pour l’agroalimentaire, et il faut de l’ambition pour l’exportation de nos produits à l’étranger » a expliqué Guillaume Garot aux représentants d’entreprises françaises de l’agroalimentaire implantées au Japon le 6 juin. « C’est une volonté politique du Président de la République de faire de l’agroalimentaire un des fers de lance du redressement économique du pays » a-t-il indiqué, soulignant sa propre détermination à faire de l’exportation l’un des leviers principaux de son action. Au contact des représentants d’entreprises françaises au Japon, le ministre a souhaité mettre l’accent sur l’échange et le partage d’expériences. En point de mire, l’adaptation des produits aux exigences et aux normes locales, celle du positionnement des produits français sur le marché nippon, et la diversification de l’offre. Le solde d’exportations agroalimentaires françaises dans l’Archipel avoisine le milliard d’euros d’excédent, mais la moitié est réalisée par les vins et spiritueux. Les produits de consommation de masse, comme les produits laitiers, se situent loin derrière.

« Si nous sommes capables, ensemble, de partager un dessein pour l’exportation et que nous prenons des mesures chacun dans notre responsabilité, alors nous ferons de l’agroalimentaire français le fer de lance du redressement productif. Car si nous voulons valoriser la France à l’export, il faut y aller ensemble », a conclu Guillaume Garot. 

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