Repères

Recherche chômeurs, désespérément

2,8% ! C’est le pourcentage de chômeurs au Japon en février. L’Archipel a "perdu" 90.000 demandeurs d’emploi en un mois. Seul hic : au cours de la même période la population active a chuté de 310.000 âmes. Il serait néanmoins erroné de mettre cette performance sur le seul compte de la démographie : le taux de chômage dans ce pays n’a jamais dépassé 5,5%. Il est en moyenne historique de 2,7% au cours de la période 1953-2017. Il reste de la marge : en 1968, il n’était que de 1%. Le taux français est de 10%, près du record absolu atteint en 1997 de 10,7%. Depuis 1975 le taux de chômage historique moyen en France est de 7,9%.

Protégez-nous du protectionnisme

Combien, le protectionnisme ? Selon HSBC le coût global des entraves au commerce s’élève à 423 milliards de dollars par an et représente 9 millions d’emplois perdus.
Le commerce mondial progressait de 15% par an entre 2003 et 2008 ; depuis la crise il ne croît plus que de 1,5% chaque année. "Les pays du G20 ont compris le danger et répètent à l’envi qu’ils retireront les barrières commerciales érigées lors de la Grande Récession de 2008-2009. Mais de nouvelles mesures sont prises plus vite que d’autres sont ôtées" se lamente Douglas Lippoldt, économiste d’HSBC. Depuis 2008 il a relevé 5072 nouvelles me­sures protectionnistes mises en place par les États. L’éventail des mesures s’est élargi au point que certaines sont au premier abord difficilement identifiables comme protectionnistes. "C‘est de l’automutilation économique", s’insurge Douglas Lippoldt. Le protectionnisme entrave la liberté de commercer mais aussi l’incitation à investir.

La liberté de commerce a de moins en moins bonne presse parmi les opinions publiques, mêmes des pays développés. Et pour cause : même si la pauvreté a reculé dans le monde, les inégalités dans les pays riches ont progressé, "faisant de nombre de travailleurs les spectateurs de la croissance, comme s’ils assistaient à du sport". Les capitaux bougent mais les salariés restent, rognant le pouvoir de négociation de ces derniers face au capital.

Ration exportations/PIB
France : 30 % ; Japon : 12 % ; Chine : 17 % ; Corée du Sud : 44 % ; Etats-Unis : 9 %

L’immigration sans le dire

2016 fut une nouvelle année record pour les arrivées d’étrangers au Japon. L’Archi­pel a enregistré un solde net de 136.000 étrangers, soit une hausse de 40% en un an. Le nombre de travailleurs étrangers, à 1,08 million, a quant à lui progressé de 20%.

Quand les femmes courent après les hommes

Le Japon, la Turquie et la Corée du Sud continuent de fermer le rang en matière d’égalité professionnelle hommes-femmes. The Economist place l’Archipel en 28e posi­tion sur 29 pays de l’OCDE dans son dernier indice Plafond de verre. L’hebdomadaire a panaché une série d’indicateurs (salaire, niveau d’études, dépenses d’éducation, conditions de maternité...) pour évaluer quels pays sont les plus "égalitaires". La France occupe une honorable sixième posi­tion. Une fois encore l’Europe du nord, au premier rang de laquelle l’Islande, truste les premières places. En octobre dernier les Islandaises avaient quitté en masse leur travail un vendredi après-midi pour protester contre l’écart de 15% de salaire qu’elles avaient constaté avec les Islandais. Une telle "marche" au Japon paralyserait sans doute le pays...

Tokyo & Osaka populaires

Deux villes japonaises figurent parmi les vingt destinations les plus populaires parmi les touristes étrangers, selon Mas­tercard. Avec 11,7 millions de voyageurs en 2016 Tokyo figure à la onzième place mondiale, tandis qu’Osaka est 17e avec 7 millions de voyageurs. Paris est 3e avec 18 millions de visiteurs étrangers.

Protection maximale

Les salariés japonais jouissent d’un des systèmes de protection de l’emploi les plus stricts au monde selon l’OCDE. Après les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, le Japon est le quatrième pays où la garan­tie de l’emploi est la plus solide. La France quant à elle figure en quinzième position, juste derrière la Corée du Sud.

À l'étranger

La délocalisation n'affecte pas de la même manière tous les secteurs. 40% des em­ployés de l'industrie électronique japo­naise travaillent à l'étranger. 49% de ceux de l'industrie des transports sont hors du Japon. Mais une grande partie du secteur non-manufacturier demeure cantonnée au marché intérieur. Le secteur de la construc­tion est très nippo-dépendant, avec 0,7% seulement d’employés hors du Japon. 99,5% des employés du secteur agricole japonais sont au Japon. Au total 9% des travailleurs japonais sont à l'étranger.

La preuve

C’est désormais scientifiquement prouvé : les Français sont beaucoup plus suscep­tibles de traverser au rouge que les Japo­nais. Lors d’une étude menée sur deux intersections à Nagoya et Strasbourg, 40% des Français ont traversé au rouge contre 2% des Japonais. Mais les Français sont eux-mêmes moutonniers puisqu’ils sont beaucoup plus prompts à suivre sans ré­fléchir un passant qui aura ce geste, sans même vérifier si traverser est dangereux à ce moment précis.

Oh!, industrie

L’industrie n’occupe pas la même place dans tous les pays. Elle représente 23% de la valeur ajoutée pour le Japon, 43% pour la Chine, 35% pour la Corée du Sud et seulement 12% dans le cas de la France. « Seule la Grèce fait pire en Europe » observe Jean-Louis Beffa, président d’honneur de Saint-Gobain, dans un récent article de la revue économique française Challenges. "La France ne porte guère d’intérêt à son industrie", conclut-il.

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