Anime et Manga : la relève française

Anime & manga, La relève française

En 2003 Thomas Romain et quelques amis, passionnés d’animation japonaise, débarquaient au Japon pour rejoindre leurs idoles. Ils font des émules parmi les jeunes Français avec Furansujin Connection.

Racontez-nous votre parcours.
Je suis arrivé avec une poignée d’autres Français passionnés d’animation japonaise en 2003 pour travailler sur le dessin animé franco-japonais Orban Star Racers, dont j’étais le directeur artistique et le co-réalisateur. La série s’est arrêtée mais le studio japonais Satelight chez qui on travaillait aimait notre travail. Nous nous sommes totalement intégrés à eux. Satelight et Luc Besson ont travaillé ensemble pour adapter la bande dessinée Valerian en dessin animé. Mais aucun des partenaires n’a aimé le résultat final, et cette expérience n’a pu être menée à son terme. Satelight y a perdu de l’argent et est devenu réticent à travailler avec des entreprises étrangères mais pas avec des individus étrangers. Le réalisateur du studio, Shoji Kawamori, est le créateur de la très célèbre série Macross. Il voulait que nous restions...

Parlez-nous de Furansujin Connexion.
Nous avons créé cette association (www.furansujinconnection.com) à l’occasion de la dernière Japan Expo à Paris. Nous voulons faire profiter d’autres jeunes Français, passionnés d’animation japonaise comme nous, de notre expérience. Les écoles d’animations françaises sont très bonnes. Elles produisent de vrais artistes. Disney recrute beaucoup d’animateurs français. Mais l’industrie française est très subventionnée, tandis que les industries japonaise ou américaine ne bénéficient pas de l’aide de l’État et doivent sortir des productions rentables. Les studios ici travaillent à partir de budgets très serrés, et pourtant ils parviennent à des réalisations qui dépassent parfois de beaucoup ce qui vient de France. Les jeunes Français doivent prendre conscience que travailler au Japon est dur, mais que s’ils s’accrochent, ça vaut le coup. Sur les cinquante jeunes animateurs qui aiment le Japon, nous en toucherons 2 ou 3 qui s’accrocheront. Déjà Satelight accueille chaque année quelques stagiaires français par an. Je suis pour ma part en train de travailler sur mon premier film d’animation au cinéma.

Lastman, enfant franco-japonais
Français passionné de bande dessinée, Frédéric Toutlemonde présente au public japonais depuis des années dans son magazine EUROMANGA les fleurons de la bande dessinée européenne. Travail admirable, et de longue haleine tant les deux industries sont différentes (modèle économique, périodicité, supports...). Lastman, “premier des franco-mangas” comme l’appela Le Monde des Livres, est sa dernière trouvaille. Cette série créée par les talentueux Bastien Vivès, Michaël Sanlaville et Balak est très inspirée des canons du genre manga. Après avoir installé dans le public français ces trois auteurs comme les plus prometteurs de leur génération, Lastman a séduit les Japonais depuis sa parution en août dernier dans l’Archipel. Espérons que Lastman ne sera pas le dernier...

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