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Conférence d’Akie Abe, Première dame du Japon

Le 11 septembre à l'Institut français du Japon-Tokyo, le Comité Women in Business de la CCI France Japon, en association avec le Paris Club et l'Association des Lauréats du Futsuken Ikkyu (ALFI), a été honoré d’accueillir Akie Abe, épouse de l’actuel Premier ministre japonais, pour une conférence sur son expérience de Première dame du Japon.

Devant une assistance fascinée, Akie Abe a développé avec aisance le récit de plusieurs épisodes marquants de sa vie de Première dame à travers le prisme de son ressenti personnel.

Compréhension mutuelle

Si Akie Abe s’est rendue en France pour la première fois après son mariage avec Shinzo Abe, elle en garde des souvenirs émus. Ainsi, assistant à une représentation de rue de théâtre no, elle a été surprise de l’ouverture d’esprit des spectateurs – « presque tous Français » –, captivés par un spectacle pourtant très cryptique.

Les Japonais et les Français « ont une compréhension mutuelle très profonde », estime-t-elle ainsi, prenant l’exemple d’Asafumi Yamashita, maraîcher japonais installé à Versailles, un « homme exceptionnel » et autodidacte qui à force de travail et de ténacité, cultive maintenant des légumes pour des tables étoilées de toute la France. « Il ne les vend qu’aux chefs qui lui plaisent » et qui suivent ses conseils sans sourciller, va dîner chez eux sous couvert d’anonymat et à ses propres frais, et n’hésite pas à se plaindre « s’il estime que ses légumes n’ont pas été utilisés à bon escient. »

Le verre à moitié vide

Revenant sur sa participation à l’événement LIVES Tokyo, organisé à l’initiative d’une association qui vient en aide aux personnes handicapées, elle a indiqué regretter que les personnes handicapées soient parfois vues « comme un fardeau pour la société ».  « Les Japonais voient le verre à moitié vide », mais « je pense que chacun d’entre nous naît avec un devoir à accomplir », continue-t-elle. Il s’agirait tout simplement de chercher à « mettre en valeur et se concentrer sur ses points forts », et il n’y a pas de honte à avoir à « se faire aider par quelqu’un d’autre pour ce qu’on ne sait pas faire. »

Opposition à la maison

Elle est ensuite revenue sur les difficultés que Shinzo Abe a connues lors de son premier mandat de Premier ministre (2006-2007) qui s’est soldé par sa démission pour raisons de santé. Pendant cette période, elle reste discrète et « fait de [son] mieux pour être une bonne épouse », « ne pas lui mettre des bâtons dans les roues. » Shinzo Abe connaîtra après sa démission une véritable traversée du désert mais réussit à se faire réélire dans son district en 2009, puis président du PLD en 2012.

C’est avant le deuxième mandat de son mari (depuis décembre 2012) qu’Akie Abe change. Elle décide de retourner étudier à l'université jusqu'à recevoir son master en design social de l'Université Rikkyō en mars 2011 et elle témoigne comment ceci l'a poussé à développer ses propres idées. Surnommée désormais par son mari « mon opposition à la maison », elle estime maintenant que son rôle est maintenant d’aller d’elle-même « parler aux Japonais » et « transmettre leurs doléances » à Shinzo Abe.

La première dame du Japon a marqué les esprits en prenant à plusieurs reprises des positions contraires à celles de son mari et du gouvernement. Elle incarne, dans une société japonaise encore très traditionnelle une voix qui défend et valorise les femmes et les minorités.

La CCI France Japon remercie le Paris Club et l’Institut français du Japon-Tokyo pour leur soutien à l’événement.

« Kagayaku-kai » est une série d’événements organisés par le Paris Club qui fait intervenir des femmes de tous milieux professionnels sur des thématiques sociétales et culturelles. Lancée fin 2016 en écho à l’initiative du Premier ministre Abe d’encourager l’émancipation des femmes japonaises, son nom s’inspire des mots de Mme Abe qui s’est fait chantre d’une « société où toutes les femmes peuvent briller » (josei ga kagayaku shakai). 

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