Double vue

Nikon et Essilor sont aussi unis que deux verres sur une bonne paire de lunettes

Peut-on avoir une vision avec deux verres différents ? Dans les affaires, c'est possible. Depuis 2000 le géant de l'optique japonais Nikon et le français Essilor International, lea­der mondial du verre ophtalmique, sont alliés dans la société com­mune Nikon Essilor. Deux associés strictement égaux, à 50% chacun. "Essilor avait une activité au Japon mais elle était freinée dans sa croissance car elle n'avait pas la crédibilité ni l'empreinte historique de ses concurrents locaux. Nikon, un groupe dont le verre ophtalmique n'était qu'une activité parmi d'autres dans son portefeuille, ne bénéficiait pas de l’effet de taille à l’international de son principal concurrent. Or elle avait une excel­lente image dans le public japonais et d'excellentes technologies. Notre alliance a semblé bénéfique pour tout le monde" raconte Nicolas Barbier, pré­sident actuel de la société commune, les excellentes relations personnelles entre les négociateurs des deux côtés ont jeté les bases d'une aventure qui dure encore.

PLUS DE 1000 EMPLOYÉS
Forte de plus de 1000 employés, Nikon Essilor est une créature authentiquement biculturelle. "La gestion est paritaire. Je rapporte à un conseil d’ad­ministration composé à égalité de gens venus de Nikon et d'Essilor. J’agis dans le seul intérêt de la société commune", assure Nicolas Barbier. La pré­sidence est tournante (le directeur général adjoint de Nicolas Barbier est japonais).
Les décisions stratégiques sont prises par les deux parties. Les équipes de recherche sans distinction d'origine travaillent sur de nouveaux produits ori­ginaux. La moitié des employés sont déployés à l'international (Chine, Canada, Royaume-Uni, Etats- Unis, Moyen-Orient,...) pour vendre les produits et les solutions de Nikon, tandis qu’au Japon, Ni­kon-Essilor commercialise les solutions et les pro­duits des deux partenaires. Les marques des deux groupes, Nikon et Varilux, sont ainsi distribuées par la société commune sans que soit accordée la préférence à un partenaire plutôt qu'un autre. Une "diversité" parfois difficile à mettre en œuvre au quotidien, mais qui a franchi l'épreuve du temps depuis 2000. "Nos équipes comprennent la valeur de cette diversité". Au bout de 17 ans d'activité nous avons des employés ici depuis longtemps, à l'aise dans les deux univers, français et japonais. Nous favorisons la mobilité des équipes à l’international et le départ de Japonais à l'étranger, en expatria­tion, pour nourrir notre diversité", raconte Nicolas Barbier. Une force importante notamment pour le recrutement. Le caractère hybride de Nikon-Essilor séduit les Japonais désireux d'avoir un pied hors du Japon tout en s'appuyant sur une entreprise comme la prestigieuse Nikon.

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