EMPLOI : étudiant japonais, que veux-tu ?

Akitoshi Taki, du bureau de placement de l’Université Meiji, a bien voulu répondre à nos questions. Le service emploi de la CCIFJ a organisé avec succès un French Business campus le 18 octobre dernier dans cette prestigieuse université.

 

Les étudiants repoussent-ils leur entrée dans la vie active ?
Non. Ils démarrent leur recherche d’emploi en décembre de l’avant-dernière année d’études. Cela prend d’ordinaire six à huit mois, et quatre mois pour les plus heureux. Les entreprises n’embauchent pas en permanence, mais ponctuellement. Les étudiants n’ont donc pas le choix. Le plus important pour eux est de bien se préparer.

Ont-ils peur de devenir freeters (travailleurs précaires) ?
Actuellement non, car il y a encore 1,27 emploi par étudiant au Japon. 94% des étudiants diplômés en mars dernier ont trouvé un emploi, selon le gouvernement. Ils peinent à trouver un emploi, mais ils n’ont pas peur de passer toute leur carrière dans la précarité.

Quelles sont les entreprises les plus populaires ?
Les maisons de négoce et la finance.

Même au Japon, la mobilité devient importante dans une carrière. Cela se traduit-il par moins d’exigence de la part des entreprises ?
30% des diplômés embauchés démissionnent au cours des trois premières années. Les étudiants ne connaissent parfois pas bien le secteur ou l’entreprise qu’ils ont rejoint. Ils ne se connaissent parfois pas bien eux-mêmes, et ne savent pas quelles sont leurs forces et leurs faiblesses. 
D’une manière générale, une entreprise continue de chercher la personne qui travaillera chez elle à vie. Elle ne veut pas voir une de ses recrues partir au bout de trois ans. Par conséquent, chaque fois qu’elles rencontrent des étudiants, par exemple dans des salons sur l’emploi, les entreprises évoquent les aspects négatifs de leur offre pour que l’étudiant n’ait pas de mauvaise surprise. Certaines entreprises ont un système dans lequel un « ancien » est responsable d’un « nouveau » pour lui expliquer les ficelles du métier.

Pour un jeune diplômé, une expérience à l’étranger est-elle un plus ou un moins ?
À moins que l’étudiant ne soit allé à l’étranger dans une stratégie de recherche d’emploi particulière, ça n’est pas forcément un plus. Cela dit, de plus en plus d’offres d’emplois demandent « six mois d’études à l’étranger ». Attendu que de plus en plus d’entreprises veulent se développer mondialement, être en contact avec différentes cultures et valeurs devient un plus pour un diplômé.

Les étudiants sont-ils de plus en plus tentés par les entreprises étrangères (françaises par exemple) ou deviennent-ils au contraire plus prudents ?
De moins en moins d’étudiants partent à l’étranger. Ils sont de plus en plus casaniers dans leur recherche aussi. Cependant le succès de la French Business Fair sur notre campus (500 étudiants sont venus) me laisse à penser que les entreprises étrangères qui ont l’occasion de rencontrer des étudiants, et qui se présentent avec clarté, doivent rencontrer un écho favorable parmi eux.

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