Bilans d’évènement  •  Focus RH

Journée francophone de la recherche à Tokyo

La Journée Francophone de la Recherche (JFR) au Japon s’est déroulée le vendredi 2 décembre 2016, à la Maison Franco-Japonaise de Tokyo.

La JFR est organisée depuis 1997 au Japon en partenariat avec l’ambassade de France, le CNRS, la Maison Franco-Japonaise, la CCIFJ et Sciencescope. L’objectif de cette journée est de permettre aux chercheurs, étudiants, ingénieurs, institutionnels, représentants d’entreprise ou simple curieux de se rencontrer et d’échanger de façon conviviale autour de leurs activités de recherche en sciences, sciences humaines et technologie. Un moment fort de cette journée est la table ronde : cette année celle-ci avait pour thème Chercheur, Innovation et Entreprenariat. C’est devant 90 personnes, que Nadine Grevaz responsable emploi et formation à la Chambre de Commerce et d’Industrie française au Japon a interrogé 5 chercheurs issus de différents horizons et de différentes nationalités mais ayant en commun de travailler pour la recherche en entreprise privée. Un exercice qui s’est montré d’autant plus intéressant que les profils et points de vue des participants étaient variés.

« Créer une start-up, ce n’est pas cool ! »

Au sujet de l’entreprenariat, les participants ont insisté sur les difficultés et la passion nécessaire au bon déroulement d’un tel projet. Ainsi pour Youssef Ktiri (CEO of MeanSquared Inc.), l’entreprenariat a toujours été un projet. « Pour autant, il faut se rendre compte des difficultés. Créer une start-up, ce n’est pas cool, c’est énormément de travail ». Un point de vue que partage Jean Lorchat (Lumiscaphe K.K.) : « ( …)évidemment, on a plus de liberté, les missions sont plus diversifiées, mais on fait aussi des choses que l’on n’aime pas, on s’éloigne de la recherche pour effectuer de nombreuses tâches administratives ».

Les différences entre recherche privée et recherche publique

Dans un second temps, Nadine Grevaz a interrogé les participants sur les différences entre la recherche publique et privée. Dans ce domaine Imai Jen-La Plante (Locarise K.K.) a pu évoquer ses différentes expériences : « Dans le public, les projets sont planifiés sur de très longues périodes et les choix peuvent parfois paraitre assez flous alors que les entreprises ont des priorités qui peuvent changer très rapidement ». Youssef Ktiri d’ajouter « la recherche publique fait souvent la course à l’innovation sans forcément se soucier de l’application. La recherche privée n’a pas les mêmes budgets, il y a des notions importantes de rendement alors que l’efficacité et les coûts sont souvent éloignés des priorités de la recherche publique ».

Grande entreprise ou start-up ?

La troisième notion abordée durant la table ronde a été celle des différences entre les start-ups et les grandes entreprises. Pour Remi El Akkari (L’Oréal): « La force des start-ups résident dans leur réactivité, l’inertie y est moins grande que dans les grands groupes ». Un point de vue contrasté par Nicolas Loeillot (LM3LABS) pour qui « la frontière n’est pas si évidente » et qui pense qu’une start-up « peut travailler comme les grandes entreprises en adaptant le modèle à leur taille ». Méthode qu’il applique lui-même dans son environnement professionnel et « qui nous ouvre des portes vers de grands clients ».

Que ce soit pour rejoindre un laboratoire, pour se diriger vers le public ou le privé, pour créer son entreprise, ou pour travailler dans un grand groupe, les intervenants ont clôturé leur intervention en donnant quelques conseils au public constitué, en partie, de jeunes chercheurs.
Pour Jean Lorchat, il faut « Pensez son réseau japonais pour qu’il vous soit utile quand vous serez dans un autre pays ». Pour Nicolas Loeillot : « Réfléchissez par deux fois avant de vous lancer dans la création d’une start-up, on peut y perdre tout plaisir, c’est très dur ». Pour Imai Jen-La Plante « Si vous voulez travailler dans le privé, participez aux événements organisés par les CCI au Japon, cela vous permettra de comprendre et saisir les enjeux de votre domaine dans ce contexte précis ». Pour Youssef Ktiri : « Gardez l’esprit utile, tout ce que vous faite doit mener à vos objectifs ». Enfin Remi Al Akkari de conclure « N’ayez pas peur d’avoir un profil atypique, n’ayez pas peur d’apprendre sur le tas, tout cela se transformera en force à mesure que vous avancerez ».

Partager cette page Partager sur FacebookPartager sur TwitterPartager sur Linkedin