Edito : VIVE LA FRANCE

 Vive la France
« Il y a peu de pays au monde où une enfant trouvée dans les bidonvilles d’un pays en développement et adoptée par une famille modeste dont la généalogie est faite d’ouvriers et de domestiques pourrait un jour se retrouver ministre de la Culture » : par ces mots prononcés d’une voix chevrotante, Fleur Pellerin clôtura le treize février ses quatre années passées dans le gouvernement de François Hollande. Née Kim Jong-Suk en Corée du Sud il y a 42 ans, le destin hors du commun de cette lointaine orpheline, recueillie et élevée (c’est le mot) par la France jusqu'au rang de ministre de la République, est passé par le Japon. Étudiante à l’ESSEC, elle avait effectué son stage de fins d’études à Tokyo, où, selon ses propres souvenirs, elle « avait emballé et vendu des petits gâteaux à la gare de Ueno ». Elle en a gardé un souvenir inoubliable, comme ceux d’entre nous, nombreux, dont les premières expériences professionnelles sont liées au Japon.
La carrière exceptionnelle de Fleur Pellerin est un rappel salutaire, en ces temps orageux, de cette promesse qu’est la France. Ce pays a toujours surmonté les défis que l’Histoire a placés devant elle. Elle représente une lueur dans ce monde troublé. Pourquoi ?
La France est l’un des fondateurs de l’Union Européenne, le deuxième pays le plus peuplé et le troisième PIB de la zone économique la plus riche du monde. Elle dispose du premier marché boursier de l’Europe Continentale et du plus grand marché obligataire au monde. Elle conserve dans chaque secteur économique un ou deux champions : banques, distribution, aéronautique, automobile... Elle demeure de très loin le pays le plus populaire au monde par le nombre de touristes. En 2015, malgré les attentats, le nombre de visiteurs en France a encore augmenté.
Aucun des problèmes qu'affronte la France n’est insoluble à condition qu’elle se souvienne de sa grandeur. Or elle dispose d’un précieux miroir. Ce miroir, c’est le Japon. Les Japonais sont les premiers investisseurs asiatiques dans l’Hexagone. Ils partagent la même philosophie d’entrepreneurs que les Français et se complètent merveilleusement. On ne trouvera pas d’autre exemple de partenariat industriel aussi réussi que celui de Renault et de Nissan. Il y a quelques mois, la création d’une société commune entre ces deux géants que sont Orix et Vinci pour gérer un mastodonte comme l’aéroport du Kansai montre à quel point le Japon croit dans le talent français. La prise de participation de Nippon Steel Sumitomo dans Vallourec il y a quelques semaines, celle (annoncée) de Mitsubishi Heavy Industries dans Areva dans quelques mois sont d’autres exemples formidables. Ces investissements sont autant de marques de confiance dans la France. Ils nous aident à ramener à sa juste mesure les crises que traverse ce pays aujourd’hui. Ils nous obligent à l’optimisme.
Alors, simplement et résolument : Vive la France.

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