Formule Couple

Anne Hidalgo et Valérie Pécresse sont au moins d’accord sur un point : les Japonais sont formidables

EN DUO
Après le Protocole de Kyoto, les noces de Tokyo. La maire de Paris, Anne Hidalgo, et la présidente du conseil régional d’Île-de-France, Valérie Pécresse, ont mené fin février dans une impressionnante harmonie une mission de sauvetage au Japon. La cible : l’image de la France ! Une noble cause qui a provoqué une première dans le monde politique français : « Je n’ai pas connaissance d’un voyage officiel à l’étranger pour lequel une personnalité de la majorité et une autre de l’opposition aient voyagé ensemble. Anne Hidalgo avait invité à déjeuner Valérie Pécresse avant même l’entrée en fonctions de cette dernière. Quand la maire de Paris a évoqué son prochain voyage au Japon, Valérie Pécresse et elle ont accordé leurs agendas », se réjouit William Beuve-Méry, conseiller presse de la présidente du Conseil Régional. Au programme du déplacement : rendez-vous avec des investisseurs japonais, des start-ups et les professionnels du tourisme. Le voyage comportait aussi une visite des sites olympiques de Tokyo, avec comme guide le maire de la capitale nipponne et francophile invétéré Yoichi Masuzoe.
« Nous sommes à la recherche d’une méthode pour gagner l’organisation des J.O. de 2024, et c’est à Tokyo que nous sommes venus la chercher », a expliqué la maire de Paris. Valérie Pécresse, en charge des transports en Île-de-France, donc du tourisme, a promis de mieux travailler à l’accueil des touristes japonais. Elle connaît bien sa clientèle puisqu’elle a travaillé au milieu des années 80 deux fois pendant plusieurs mois dans l’Archipel « d’abord pour réaliser une étude de marché pour Moët et Chandon, ensuite pour Sony », précise William Beuve-Méry. Anne Hidalgo a prolongé son séjour dans l’Archipel par une halte à Fukushima, région qui lui avait envoyé une centaine d’élèves pour réaliser le projet Tohoku School, et à Hiroshima.

Rassurer les Japonais
Le jeu en vaut la chandelle. En 2014, Paris et sa région avaient attiré 494.000 touristes japonais. Selon l’Office du Tourisme de Paris leur flot a décru de 20% en 2015, année marquée par les doubles attentats terroristes de Charlie Hebdo et du Bataclan. Le ministère des Affaires Étrangères japonais appelle ses ressortissants à « être vigilants » dans les lieux publics sur son site internet.
« Le nombre de touristes a baissé de 22% après les attentats de novembre », explique Anne Hidalgo. L’expression « état d’urgence » reprise en boucle par les médias nippons a eu au Japon l’effet inverse de celui désiré, effrayant les Japonais au lieu de les rassurer. « L’état d’urgence est une expression qui peut faire peur, mais en réalité c’est un état d’extrême sécurité », explique Valérie Pécresse. Or les Japonais sont une clientèle clé pour les commerces français, par leur affluence (ce sont les clients d’Asie les plus dépensiers avec 100 euros environ par personne et par jour), leur fidélité (elle compte beaucoup de repeaters), enfin leur influence auprès des autres marchés touristiques. « J’aime toujours Paris ! », jure l’artiste Emi Nekozawa, rédactrice en chef du fanzine francophone Bonzour, qui partage son temps entre Paris et Tokyo. Déjà la situation revient à la normale. JAL, qui avait interrompu son vol quotidien de Narita vers Paris, l’a redémarré le 17 mars. « Il faut environ six mois avant que les esprits se ressaisissent », commentait, serein, un diplomate français en charge du tourisme. Atout France, l’organe de promotion du tourisme français, mène depuis janvier une campagne de communication et multiplie les rencontres avec les voyagistes.
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