Secteurs & marchés
Japon : point sur l'économie - semaines des 15 et 22 juin 2020
Source : Ministère de l'Economie et des Finances
Evolutions macroéconomiques
Les exportations japonaises ont enregistré une nouvelle baisse record en mai, la plus forte depuis la crise des subprimes. Selon les données publiées par le ministère des finances, les exportations japonaises ont chuté, en rythme annuel, de -28,3% au mois de mai (le consensus tablait sur une baisse moins prononcée de -17,9%). Il s’agit du 18ème mois consécutif de baisse des exportations, après un repli de -21,9% en avril, et de la plus forte baisse annuelle depuis septembre 2009. Les importations se sont également repliées, pour le 13ème consécutif, de -26,2%. L’analyse détaillée témoigne d’une très forte contraction des exportations japonaises vers les Etats-Unis (-50,6%) et l’Union Européenne (-33,8%). Les exportations vers la Chine se stabilisent (-1,9% en rythme annuel), après une baisse de -4% en avril. Par secteurs, les exportations japonaises d’automobiles ont chuté de -60% après un mois d’avril déjà très affecté (-45%). (Source : Kyodo News)
La Fintech japonaise Money Forward Inc a réalisé une enquête auprès de 7 827 de ses utilisateurs sur leurs projets de dépenses de l’aide gouvernementale de 100 000 yens attribuée à chaque résident japonais. 38% des sondés ont déclaré vouloir utiliser l’aide afin de "couvrir leurs frais de subsistance", 25% voudraient épargner la somme, 19% prévoient de l’utiliser pour couvrir des "frais de voyage et/ou de divertissement", 15% sont indécis, 13% l’utiliseraient pour investir dans des actifs financiers, enfin 10% la dépenseraient dans le cadre de «l'éducation et la culture» et 8% pour le paiement des impôts. (Source : Mainichi)
Entreprises
Les compagnies d’assurance non-vie japonaises ont publié leurs résultats pour l’exercice fiscal 2019, clos le 31 mars 2020 : si les résultats restent positifs, une dégradation est constatée en lien avec la survenance d’intempéries plus fréquentes et intenses en 2019. Les filiales dommages des 3 principaux groupes d’assurance au Japon (Tokio Marine and Nichido Fire, MS&AD et Sompo Japan) ont enregistré un résultat net combiné de 3,6 Mds €, en baisse de -32%. Ce repli de rentabilité s’explique par le passage des typhons “Faxai” (en septembre 2019) puis “Hagibis” (en octobre 2019), respectivement classés 4ème et 2ème intempéries les plus coûteuses de l’histoire de l’assurance non vie japonaise. Elles ont engendré le versement de plus de 10 Mds d’euros d’indemnités, dont plus de 90% versées au titre de la garantie multirisque habitation/incendie, pour couvrir les dégâts matériels sur les habitations. Pour mémoire, le typhon Faxai a touché 76 300 bâtiments dont 3/4 d’habitations tandis que le typhon Hagibis a endommagé 115 000 bâtiments dont 101 000 habitations. Au-delà des sinistres de l’exercice clos, les assureurs japonais ont dû provisionner plus d’1 Md € supplémentaires pour prévenir les risques futurs. L’instabilité des marchés financiers qui a précédé la clôture fiscale en mars 2020 a également participé à la dégradation des résultats (baisse de -23% des revenus issus de la gestion d’actifs). (Source : Sonpo Japan ; AuNews)
Le 8 juin, le Keidanren, principale fédération des entreprises japonaises, a présenté sa « Challenge Zero Declaration », qui vise à fédérer les entreprises et associations œuvrant pour une société décarbonée et l’atteinte d’un objectif zéro émission. Le Président du Keidanren, Hiroaki Nakanishi, a annoncé que le secteur privé souhaitait contribuer à la réalisation des engagements de l’Accord de Paris à travers cette initiative et coopérer avec le gouvernement japonais en misant sur un système "révolutionnaire" où les entreprises sont mises en concurrence sur leurs innovations et engagements. Pour assurer le suivi des réalisations, un nouveau bureau « Challenge Zero Promotion Office » au sein du Secrétariat du Keidanren et un site internet regroupant des cas d’études (utilisation des énergies renouvelables, atteinte de la neutralité carbone à 2050, finance verte...) ont été créés. 137 grandes entreprises de divers secteurs (automobile, énergie, construction, finance, agroalimentaire) tels que Toyota Motor, les méga banques japonaises Mizuho, MUFG et Sumitomo, Nippon Steel ou encore Suntory ont déjà rallié la déclaration et annoncent des mesures concrètes. Parmi les exemples, Shimizu Construction va développer des systèmes de climatisation qui captent le CO2, Toyobo va travailler sur les bioplastiques, ANA vise une réduction de ses émissions de CO2 de -50% sur l’ensemble de ses vols d’ici 2050 (par rapport à 2005), Nippon Steel va développer le recours à l’hydrogène décarboné en remplacement des énergies fossiles, et Toyota Motor va accélérer le déploiement de ses véhicules à hydrogène (bus Sora et voitures Mirai). (Sources : Nikkei, Keidanren, Jiji)