La fleur de l’âge
Le Japon vieillit bien, et maintient une industrie de la santé très compétitive
Des comptes tenus
Avis : cet article ne fera pas l’éloge de la silver economy. Le vieillissement la population n’est pas une bonne nouvelle pour le Japon. En revanche sa réaction au phénomène en fait une référence.
Le nombre de plus de 65 ans a quadruplé en 40 ans, faisant s’envoler les dépenses de santé. Ces dernières engloutissent 43% du budget 2017 (hors service de la dette). Pourtant elles ne représentent encore que 11,2% du PIB, soit le même niveau qu’en France ou en Allemagne. Ce ratio est maintenu de plusieurs manières : la baisse bi-anuelle, automatique, du prix des médicaments ; leur rationnement ; l’incitation aux médicaments génériques ; etc. La qualité des soins ne s’en ressent toujours pas. Le Japon s’enorgueillit d’avoir le plus faible taux de mortalité infantile et la plus longue espérance de vie au monde. Selon une récente étude de Lancet, l’accès aux soins est similaire au Japon, en France ou aux États-Unis. Les Japonais consultent le médecin 13 fois par an, soit deux fois plus que la moyenne de l’OCDE.
Une industrie en forme
Ce défi est une bénédiction pour l’industrie de la santé. Le Japon est le troisième marché mondial pour les produits pharmaceutiques et les instruments médicaux derrière les Etats-Unis et la Chine. Les plus de 75 ans, dont la proportion ne cesse de croître dans la population, dépensent quatre fois plus pour leur santé que les moins de 75 ans. Ces consommateurs ont permis de faire naître une industrie nationale de la santé parmi les premières au monde. Les grands groupes pharmaceutiques (Takeda Pharma, Astellas, Otsuka...) sont connus, mais le Japon a d’autres champions, plus méconnus mais tout aussi importants.