La vie objective
Solaire couchant
Le tarif de rachat d'électricité produite à partir d'énergie solaire a été réduit de 36 à 32 yens par kilowatt-heure pour le tarif commercial, et de 38 à 37 yens pour le tarif résidentiel, a annoncé le ministère de l'Industrie (METI). C'est la seconde fois en deux ans que ces tarifs sont réduits. En 2012, le Japon était encore sous le choc de la catastrophe de Fukushima. À la recherche de sources de productions d'électricité alternatives au nucléaire et aux industries fossiles, le gouvernement avait mis en place un programme de rachat d'électricité produit à partir d'énergies renouvelables. Il avait privilégié l'énergie solaire, avec un prix de rachat au kilowatt-heure à 42 yens (tarif commercial). Le Japon reçoit assez de soleil pour être considéré comme un pays propice à l'énergie solaire (il reçoit plus de soleil que l'Allemagne, par exemple). Mais ce tarif de rachat était, à l'époque, et de très loin, le plus élevé au monde (deux fois le tarif de rachat allemand, et trois fois le tarif de rachat chinois). Une telle générosité a provoqué une « surchauffe » de l'industrie japonaise de l'équipement solaire : le premier mois de la mise en place de ce tarif, le METI avait reçu 33.686 demandes de subventions. De grands groupes japonais s'étaient soudain découvert des vocations de producteurs d'électricité : le géant du financement Orix, l'opérateur de téléphonie Softbank, le gérant immobilier Kokusai Kôgyô... Ces tarifs sont répartis le long de la chaîne de production d'électricité de la manière suivante : 43,9% pour les fabricants de panneaux solaires, 36,1% pour les fabricants de câbles et autres éléments annexes au fonctionnement des panneaux, et 15,2% pour les fabricants de régulateur de courant. D'ici la fin 2014, le Japon devrait avoir une capacité d'énergie solaire installée de 17,3 gigawatts, soit l'équivalent de 17 réacteurs nucléaires.
Twitter c'est spéculer
Il y avait le Tankan, l'indice de confiance des patrons japonais ; il y a désormais le Twitter Sentiment Index. NTT Data a mis au point un outil d'analyse des tweets postés au Japon qui aide à prévoir les mouvements sur les marchés boursiers. Cet outil scanne des dizaines de millions de tweets quotidiens pour y relever la fréquence des mentions des entreprises cotées et le contenu des commentaires qu'ils inspirent aux internautes. Testé depuis trois ans, le Twitter Sentiment Index aurait une authentique corrélation avec le Nikkei, l'indice de référence de la bourse japonaise.
Si l'énergie m'était comptée...
Il y aura des compteurs électriques intelligents dans toutes les entreprises et tous les foyers japonais au début de la prochaine décennie, a annoncé le ministère de l'Industrie. Ces compteurs permettront aux usagers de surveiller leur consommation. Une aubaine : les tarifs d'électricité japonais sont parmi les plus élevés au monde (trois fois plus chers qu'en Corée du Sud, et environ 50% plus chers qu'en France). Les compteurs permettront aussi aux compagnies d'électricité d'étudier les modes de consommation d'énergie des foyers japonais. Les compagnies pourront alors moduler leurs tarifs et mieux gérer leur approvisionnement d'énergie. Les compteurs intelligents sont devenus particulièrement importants depuis le 11 mars 2011 et la mise à l'arrêt du parc nucléaire du pays. Le marché nippon représente 80 millions de compteurs, selon le METI. Selon l'Institut de recherches Pike, le Japon à lui seul représentera 8% du parc mondial des compteurs dans dix ans. Parmi les opérateurs japonais, Tokyo Electric, avec 27 millions de foyers, a le programme le plus ambitieux du pays.
Plus rapide que Paris-Rouen
Tokyo-Nagoya en quarante minutes, c'est bientôt possible. La JR Tokai souhaite mettre sur le marché son train à grande vitesse Maglev, en lévitation magnétique au-dessus des rails, en 2027 entre les gares de Shinagawa (Tokyo) et Nagoya, et en 2045 entre Nagoya et Osaka. Le Maglev peut atteindre une vitesse de 500 km/h. On retrouve déjà la technologie grâce à laquelle roule ce train, dite « supraconductivité », dans quelques bus et bateaux au Japon. La supraconductivité permet de transporter de l'électricité sans perte d'énergie. Elle est donc une source importante d'économies. Mais elle nécessitera la pose d'un nouveau réseau de rails, les rails actuels ne pouvant pas soutenir cette nouvelle technologie.