La Vie Objective
Voitures avec chauffeur
Les voitures autonomes sont au coin de la rue. Celles-ci ont été les stars du dernier Tokyo Motor Show. Toyota a fait monter les journalistes dans un protoype lancé sur une autoroute. Celui-ci était capable de détecter les virages, tourner de lui-même et se fondre dans la circulation ordinaire tout en maintenant une distance raisonnable avec les autres véhicules conduits de la main de l’homme. Toyota vise une commercialisation de véhicules autonomes sur l’autoroute au Japon d’ici 2020, au moment des Jeux Olympiques de Tokyo. Nissan, lui, a testé son dernier prototype autonome en milieu urbain. Pour une voiture sans chauffeur, la ville constitue un environnement beaucoup moins favorable qu’une autoroute : la signalétique y est souvent beaucoup moins claire, effacée par l’usage. La circulation en ville est beaucoup plus chaotique que sur une autoroute. Dernier problème : la nuit, l’électronique embarquée peine à distinguer les feux de signalisation routière des néons des commerces. Une entreprise de Tokyo, Robot Taxi, promet un service de taxis autonomes en place pour 2020.
Mon collègue est un robot
50% des tâches au Japon pourront être confiées à des robots à moyen terme : c’est la conclusion d’une étude de l’institut de recherches Nomura et de l’université d’Oxford. Tous les labeurs nécessitant peu de créativité et de réactivité sont concernés. Conducteurs de train, guichetiers de banque, livreurs de journaux, employés de péage, chauffeur de taxi pourront être remplacés par une main d’œuvre de robots, corvéables à merci. Est-ce la bérézina ? Pour Andrew McAfee, du MIT, un des meilleurs experts du sujet, la robotisation de quantité de tâches entraînera l’émergence de nouveaux besoins et de nouveaux métiers. Le vrai défi est de créer ces métiers.
R.I.P. Betamax
Les technologies ont la vie longue au Japon. Sony a décidé d’arrêter la production de cassettes vidéo de norme Betamax en mars. Lancée en 1975, la norme Betamax a longtemps ferraillé avec la norme VHS pour devenir la norme mondiale des cassettes vidéo. En 1984, Sony avait vendu 50 millions de cassettes de ce format. En 2015, les prévisions de ventes sont de 400 unités. « Nous avions arrêté la production des lecteurs en 2002, et la production des cassettes pour l’étranger en 2009. Mais nous gardons en stock des cassettes pour les professionnels », précise George Boyd, porte-parole de Sony.
C’est le dernier épisode d’une des plus grandes guerres industrielles jamais menées. En 1975, Sony lance avant tout le monde la norme d’enregistrement Betamax, espérant qu’elle sera naturellement adoptée par l’industrie électronique nationale. Mais JVC ne l’entend pas de cette oreille et sort VHS, autour duquel il rallie Panasonic. Qualité de l’image, du son, durée de l’enregistrement, prix... Dans les deux camps, ingénieurs et publicitaires se battent sur tous les fronts. Beta is better!, claironne Sony dans ses spots. Mais Sony commet le péché (capital) d’orgueil : il ne fait tourner Betamax que sur ses propres machines, qu’il vend trop cher ; tandis que JVC ouvre VHS a tous les fabricants. « Sony ne voulait pas partager... », résume le cameraman Michaël Goldberg, un vétéran qui travaille au Japon depuis les années 70.
L’iPhone a une nouvelle taptic
Les secrets du dernier iPhone ? Son « taptic engine » et sa « 3D touch ». Le premier est un micro-moteur qui déclenche une série de vibrations infimes et uniques qui servent à notifier des événements à l’utilisateur (réception d’un mail, alarme...). Le taptic engine est un composant développé par Nidec, un des fleurons industriels de Kyoto, numéro un mondial des moteurs électriques. 80% des moteurs de rotation des disques durs dans nos ordinateurs provient de Nidec. La 3D touch quant à elle transforme nos doigts en souris informatique, en faisant réagir l’écran avec une subtilité inouïe à divers types de pression : ainsi, une pression forte sur une icône permet d’ouvrir un menu de ses fonctions. La 3D Touch doit aussi beaucoup à l’industrie de l’équipement électronique japonaise. Selon le Nikkei, qui a désossé le dernier iPhone 6, les équipementiers Nippon Mektron, Nippon Steel & Sumikin Metal et JX Nippon Mining & Metals sont capitaux.