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Le Japon, plus résilient, est déjà dans l’après-Covid

Le Japon, plus résilient, est déjà dans l’après-Covid

Les derniers indicateurs attestent d’une reprise de l’activité pour la troisième économie de la planète

Quand le Japon se compare aux autres pays, il se console. Une batterie d’indicateurs parue la semaine dernière montre que la troisième économie du monde relève la tête, conséquence, à l’image de ses voisins d’Asie-Pacifique, de sa maîtrise continue de la pandémie de Covid-19. L’Archipel déplorait dimanche 1769 morts, soit autant qu’en France sur les cinq derniers jours. Si les niveaux d’activité pré-crise n’ont pas été atteints, si les Japonais, masque de rigueur, demeurent vigilants, ils ont le sentiment d’avoir passé le plus gros de la crise.

Par petites touches apparaît déjà un paysage post-Covid. Des postes de dépenses ont été éradiqués du jour au lendemain: plus de dîners ou de voyages d’affaires… Le consommateur semble avoir muté, tant dans la quantité que dans la qualité de ce qu’il consomme: « Il vise le “petit luxe”, s’offrant des fantaisies aux prix élevés consommés à la maison plutôt que des sorties au restaurant », relève l’économiste Keiji Kanda, de Daiwa, dans une étude parue vendredi.

Pourtant, même l’hôtellerie-restauration, en première ligne de l’épidémie, n’est pas sinistrée. Bertrand Larcher, président fondateur du groupe de restauration Le Bretagne, à cheval entre le Japon et la France, observe: « Au cours du mois d’octobre, les ventes de mes restaurants étaient en baisse de 20 % à Tokyo et de 60 % à Paris (avant le confinement).» « Le mois dernier, notre chiffre d’affaires était en recul de 15 % par rapport à octobre 2019. On est sortis de la salle des urgences », se réjouit François-Xavier Colas, qui dirige l’antenne japonaise du distributeur de produits alimentaires fins Classic Fine Foods au Japon.

Incitation au voyage

Dans le luxe, certaines marques assurent que le millésime 2020 sera meilleur que 2019 malgré la conjoncture. « Nos ventes progressent de 5 % ici, mais comme elles ont bondi de plus de 10 % en Corée du Sud, on nous dit qu’on pourrait faire mieux », explique, piqué, le cadre tokyoïte d’une célèbre marque européenne.
En analysant les données GPS collectées par les opérateurs téléphoniques nippons, Nomura a relevé que, par rapport à 2019, le nombre de visites dans les grands pôles de shopping et dans les attractions touristiques s’est rapproché de celui de 2019. Le gouvernement depuis fin juillet mène une populaire campagne d’incitation au voyage et aux dépenses locales, dite «Go To». « Notre taux de fréquentation a été remarquable probablement grâce à Go To Travel », explique Lucille Reyboz, coproductrice du très couru festival culturel Kyotographie, à Kyoto.

Sur le front extérieur, la demande mondiale pour les produits japonais, longtemps comprimée, se reprend. « Voilà quatre mois consécutifs que les exportations augmentent », relève Keiji Kanda. Les ventes automobiles vers les États-Unis sont revenues au niveau de février dès septembre, note-t-il.

La Chine, grande consommatrice de produits finis et de composants nippons, se rétablit très vite. En début de chaîne, la production industrielle rebondit depuis quatre mois aussi, « plus fortement que prévu », selon Harumi Taguchi, d’IHS Markit. Les chiffres du PIB du troisième trimestre, qui seront publiés le 16 novembre, devraient montrer un fort rebond de l’activité par rapport au second trimestre (+ 5 % environ selon Morgan Stanley MUFG et Nomura).

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