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Pourquoi le yen baisse malgré la hausse des taux d’intérêts

Par une décision historique, le Japon a relevé ses taux d’intérêts, une première depuis 17 ans. Pourtant, le yen ne cesse de chuter.

Une monnaie faible est une aubaine pour les bénéfices des exportateurs, toutefois, en faisant augmenter les coûts d’importation, il peut peser sur les ménages japonais. D’après une enquête Reuters, voici certaines des raisons qui pourraient expliquer la baisse de la monnaie malgré la hausse des taux d’intérêts. 

  • Effet spéculatif de l’annonce de la hausse des taux d’intérêts 

L’annonce historique de la sortie de la Banque du Japon des taux d’intérêts néfatifs a conduit à une anticipation rapide du marché. Pour conséquence, le yen a chuté de plus de 1% le jour de l’annonce. 

  • Le yen, devise la moins rémunératrice du G10

Les faibles taux de rendement du yen la rendent idéale pour les opérations de portage, durant lesquelles un investisseur décide d’emprunter dans une devise à faible taux d’intérêt pour investir ensuite le produit de l’opération dans une devise à rendement plus élevé. 

Désormais, les investisseurs parient sur le fait que les taux japonais ne vont pas augmenter rapidement, prologeant ainsi les opérations de portage sur le yen. 

  • Liquidités des grands investisseurs japonais 

Le yen est privé du soutien des flux de rapatriement. En effet, les faibles taux d’intérêts assez rémunéréteurs pour les grands investisseurs japonais, préférant rester à l’étranger. Les investisseurs étrangers détiennent environ 3000 milliards de dollars en obligations étrangères et en yens. 

Parmi les plus grandes sociétés financières, la Japan Post Bank et la Japan Post Insurance ont déclaré qu’elles ne changeraient pas radicalement en réponse au changement de politique monétaire. 

  • Incertitude autour d’une intervention publique 

Actuellement à 151,27 pour un dollar, le yen semble très proche du niveau de 151,94 qui a entraîné une intervention en 2022. Le risque serait donc que le ministère japonais des finances intervienne pour soutenir le yen, avec un succès limité. Les marchés semblent donc craindre cette nouvelle intervention publique. 

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