Renouvelables : le cas Veolia
Veolia s'engage dans la conversion du Japon au renouvelable
Né de l’eau
Entré au Japon à la faveur d’une loi autorisant les premières délégations de services publics, Veolia avait essentiellement développé sa présence dans le secteur de la gestion de l’eau et de l’assainissement. Le groupe assure ainsi la gestion du service public de l’eau de la ville de Hakone, où il gère notamment la fourniture d’eau des célèbres onsen de la ville touristique. Par sa filiale Jenets, Veolia Japan opère également le service client et la facturation de plus de 22 millions de personnes à Osaka et dans la banlieue de Tokyo. Mais il peinait jusqu’ici à déployer ses autres métiers dans l’Archipel.
Vers l’énergie
En novembre, le groupe a finalement annoncé qu’il allait entrer sur le marché intérieur de l’énergie. Il a ainsi signé avec la société japonaise Takeei, un acteur majeur des services environnementaux, un contrat de co-entreprise organisant pour 20 ans l’opération, dans le nord du pays, de deux nouvelles centrales à biomasse.
Les deux installations produiront 100 Gigawatts par heure d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation de 22.000 foyers. « Au total, plus de 40.000 tonnes de CO2 pourront être évitées », explique Régis Calmels, le directeur de la zone Asie pour Veolia.
Négociés dans le cadre d’un montage original mêlant un financement apporté par une Asset Company (détenue ici par Takeei associé aux municipalités et des sylviculteurs locaux) et une exploitation des sites par une Operating Company contrôlée par Veolia, ces deux centrales vont être alimentées par des restes de bois provenant des industries forestières voisines.
Diversification
Si ces deux projets représentent un chiffre d’affaires cumulé de seulement 90 millions d’euros sur vingt ans pour Veolia, ils vont permettre au groupe français de se diversifier sur un segment clé au moment où le Japon redécouvre les énergies renouvelables. « Il n’y a pas de subventions particulières pour ces centrales mais nous allons bénéficier d’un tarif d’achat de l’électricité fixe sur vingt ans. Nous avons une garantie de revenu », note Régis Calmels, qui anticipe une multiplication des projets biomasse au Japon. Quelques jours avant l’annonce de Veolia, Sumitomo avait, lui aussi, annoncé la construction prochaine d’une centrale biomasse de 50 MW dans la préfecture de Yamagata.