Repères

START-UP AND THE CITY
Vous êtes une femme qui souhaitez créer votre entreprise ? New York est l’endroit rêvé pour vous selon l’indice de l’entrepreneuriat féminin Dell WE Cities. Les concepteurs de l’indice ont retenu 25 villes en appliquant 70 critères pour déterminer où il est plus facile de "monter sa boîte" pour une femme. Si Paris occupe la neuvième place, Tokyo est 17e, entre Shanghai et Mexico. "Tokyo a pour elle la taille de son marché", observent les auteurs. Ces derniers relèvent notamment qu’au niveau mondial "seulement 2% des entreprises possédées par les femmes franchissent la barrière du million de dollars de chiffre d’affaires annuel". Ils y voient un immense potentiel de croissance, qui en plus produirait des effets bénéfiques dans la société. "Les femmes réinvestissent davantage leurs bénéfices dans l’éducation, leur famille ou leur communauté que les hommes", avancent-ils.

QUAND LE TOURISTE ARRIVE IL RAPPORTE
Payez les premiers, messieurs les Anglais ! Selon les derniers chiffres du ministère du Tourisme, les Anglais sont les voyageurs les plus dépensiers. En juillet (derniers chiffres disponibles) ils ont dépensé 251.171 yens par personne au Japon. Les Français se défendent, avec 212.283 yens – mais ils sont placés derrière les omniprésents Chinois (225.485 yens). Les touristes sud-coréens, avec 69.929 yens, ferment la marche du classement du ministère du Tourisme.
Le gouvernement japonais fait des gorges chaudes de ses excellents résultats en matière touristique. Il vise quarante millions de visiteurs en 2020, après avoir franchi la barre des vingt millions l’an dernier. La part du tourisme dans l’économie demeure néanmoins infime : 0,6% du PIB nippon aujourd’hui, soit un niveau similaire à ce qu’il représente pour l’économie allemande, selon les chiffres de l’Organisation Mondiale du Tourisme. Même si l’objectif de quarante millions de visiteurs était bien atteint dans trois ans et que cette part atteignait 1,2%, ce niveau serait très loin de ce qu’il représente pour la France, à 2% du PIB.

MARIAGE ET NAISSANCE
S’il est un domaine où les sociétés française et japonaise diffèrent, c’est bien celui des naissances hors mariage. Aujourd’hui 55% des enfants naissent d’un couple non marié dans l’Hexagone. Au Japon ce ratio est à... 2,2% ! Seule dans l’OCDE, la Corée du Sud a un ratio inférieur, à 2,1%.

DÉMOCRATIE PAYANTE
La démocratie coûte cher – mais au Japon elle est exorbitante. L’Union Internationale Parlementaire (UIP), un forum qui organise le dialogue entre parlements depuis 1889, compare les frais que doivent acquitter les candidats aux élections législatives. Ainsi, ceux qui se sont présentés aux élections du 22 octobre au Japon ont dû déposer une caution de 3 millions de yens, qu’ils ont perdue s’ils n’ont pas atteint 10% des suffrages. "Comme les Communistes n’atteignent jamais ce score, ils passent leur temps à perdre de l’argent", observe le politologue Michael Cucek. Les candidats ont par ailleurs l’habitude de démissionner de leur emploi régulier pour se présenter. Rien ne force leur entreprise à aménager leurs horaires de travail pendant les campagnes électorales.

LES ROBES NOIRES
En 2006 le Japon a libéralisé l’examen d’avocat. Son ministère de la Justice escomptait que la société allait devenir, à l’instar des autres pays développés, de plus en plus conflictuelle. Il avait prédit une pénurie de robes noires. Leur nombre est ainsi passé de 22.021 à 37.680 en dix ans. Un chiffre impressionnant, qui a fait la misère des praticiens qui travaillaient avant la réforme et la chute de leur niveau moyen de compétences. Même après cette réforme, le Japon se distingue parmi les autres pays développés. Par habitant, l’Archipel compte encore trois fois moins d’avocats que la France, et dix fois moins que les États-Unis.

OUVERT/FERMÉ
Les économistes s’accordent sur une chose: les échanges commerciaux reculent depuis 2008. Les importations de biens et de services représentent aujourd’hui 27,4% du PIB mondial, contre 28,7% il y a neuf ans. Mais le Japon va contre cette fermeture selon une étude de l’Université de Groningen : la part des importations dans sa demande finale (l’"intensité de l’importation") a presque doublé. L’évolution est impressionnante dans la production automobile nippone : pour 1 dollar de valeur, 30 cents proviennent de produits importés (contre 18 cents en 2008). L’économie chinoise de son côté grossit en volume mais, en pourcentage, se ferme aux importations, expliquent les auteurs de l’étude.

À LA RECHERCHE DES INDICES
Deux jours avant les élections législatives, le gouvernement japonais pouvait se targuer d’avoir fait progresser l’indice Nikkei à un niveau inédit depuis 1996. Depuis son arrivée au pouvoir, Shinzo Abe l’a fait progresser de 106%. Boursiers nippons et investisseurs étrangers (ces derniers représentent 60% de l’activité à la Bourse japonaise) votent Abe ! Mais cette progression est moins impressionnante quand elle est comparée à d’autres indices boursiers. Durant le règne de Shinzo Abe, le CAC40 a grimpé de 48%, et le Dow Jones de 72%. Mais la progression la plus impressionnante est depuis 1996 : +284% pour le Dow Jones, et +151% pour le CAC40.

RÉFUGIÉS SANS REFUGE
Au cours des six premiers mois de l’année le Japon a reconnu trois réfugiés. L’Archipel demeure particulièrement rétif à leur accueil. Selon l’avocate Chie Komai, qui en compte beaucoup parmi ses clients, le taux de reconnaissance des réfugiés au Japon a atteint le ratio lilliputien de 0,346% en 2016, contre 18,8% en France, 41,2% en Allemagne et 61,8% aux Etats-Unis. "Vous n’imaginez pas ce qu’entendent les réfugiés quand les hauts fonctionnaires du ministère de la Justice examinent leurs cas : "vous avez l’air trop vigoureux pour être un réfugié..." "Si ce colonel dont vous parlez vous a violée, c’est peut–être parce que vous êtes une jolie femme ?", etc.", se désole Chie Komai.

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